La trouille de ma vie !
Par Christian Chenu
Un premier safari avec des animaux à foison
C’était notre cinquième jour en Afrique du Sud, lors du circuit Arts et Vie : Afrique Australe. Nous avions passé la nuit dans un lodge près de Blyde River Canyon, et deux safaris étaient prévus pour la journée. Après une légère collation, nous sommes partis à 5 h 30 vers la première réserve, dans deux véhicules tout terrain. Le guide de la réserve nous a donné toutes les consignes de sécurité, dont l’interdiction absolue de descendre du véhicule. Après quelques kilomètres dans la brousse nous avons pu approcher une famille de lions à quelques mètres sans que ça ne les perturbe – manifestement ils sont habitués aux touristes. Puis ça été les girafes, les gnous, un éléphant, des impalas… et tout le monde a pu faire le plein de photos. Nous sommes rentrés déjeuner au lodge le sourire aux lèvres et les yeux brillants de souvenirs extraordinaires.
Un deuxième safari pour le moins surprenant
Mais c’est le deuxième safari, celui prévu l’après-midi, qui allait se révéler absolument mémorable. En arrivant à la réserve, nous faisons connaissance avec le guide qui nous donne les consignes de sécurité habituelles avant de monter dans les véhicules tout terrain. Puis nous partons à l’aventure dans la brousse à la recherche d’animaux à observer. Là encore, comme le matin, nous sommes gâtés. La suite du safari allait devenir incroyable. À un moment, le véhicule s’arrête et le guide nous dit : « Nous allons descendre voir les rhinocéros, mais pour ça vous allez devoir me suivre en marchant accroupis le plus bas possible et sans faire le moindre bruit. Lorsque je vous ferai signe, vous rebrousserez chemin vers les jeeps toujours accroupis sans courir et sans faire de bruit ».
À la rencontre des rhinocéros
Je suis un peu (et même très) surpris, mais après tout c’est lui le guide donc il doit savoir ce qu’il fait ! Je lui demande tout de même s’il est armé et il me montre en souriant un bâton d’environ un mètre de long avec l’extrémité renflée. Et nous voilà partis, en file indienne, accroupis et silencieux, vers une clairière où nous découvrons ébahis à quelques mètres de nous une dizaine de rhinocéros en train de brouter et de patauger dans la boue. Personne ne bronche, évidemment. On entendait simplement le cliquetis des appareils photos. Après de longues minutes à les observer, soudainement, le rhinocéros le plus proche relève la tête, regarde vers nous, et commence à s’avancer.
La peur au ventre mais des étoiles plein les yeux
Le vent a tourné et le rhinocéros a senti notre présence, mais il ne semble pas nous voir. C’est alors que notre guide fait une chose extraordinaire : il lève son bâton très haut et le rhino s’arrête. Le guide nous fait ensuite signe de retourner calmement au véhicule toujours accroupis et silencieux. Inutile de vous dire que personne n’a trainé ! Nous avions tous envie de prendre nos jambes à nos cous. Le guide m’a expliqué par la suite qu’en levant son bâton, il créait un élément de surprise, suffisant pour nous donner le temps de déguerpir. Renseignements pris, c’était un gros coup de chance : nous étions tombés sur le seul guide qui pratique ce genre d’expérience.
Je dois quand même avouer, qu’avec cet épisode – un animal de près de 3 tonnes réputé extrêmement dangereux s’avançant vers nous – j’ai eu la trouille de ma vie. Et je n’étais pas le seul… Nous en sommes tous restés sans voix, même les plus bavards d’entre nous ! Le soir au diner, une petite séance de thérapie collective nous a permis d’évacuer toute cette émotion et laisser place à ce qui restera un magnifique et extraordinaire souvenir. On allait en avoir des choses à raconter au retour !
À découvrir avec le circuit Arts et Vie : Afrique Australe