Situé entre mer Méditerranée orientale et occidentale, l’archipel de Malte, de par sa position stratégique, suscita les convoitises de nombreuses puissances. Il fut successivement dominé par les Phéniciens, les Grecs, les Carthaginois, les Romains, les Byzantins, les Arabes, les chevaliers de Malte, les troupes françaises de Napoléon puis les gouverneurs anglais. Rempart de la chrétienté, Malte est indissolublement liée à l’histoire des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dont l’ordre militaire et hospitalier s’y maintint durant deux siècles et demi et fut considéré, après sa victoire éclatante sur les Ottomans lors du siège de Malte, comme l’une des plus grandes forces militaires et morales de l’Europe chrétienne. On ne saurait oublier, aussi, que c’est à Malte que Caravage poursuivit son exil de quatre ans. Arrivé sur l’île le 6 juillet 1607, il souhaite être nommé au sein de l’ordre des Chevaliers de Saint-Jean. Il fait le portrait du grand maître Alof de Wignacourt et produit des œuvres majeures, parmi lesquelles figure la « Décollation de saint Jean-Baptiste », tableau d’autel monumental réalisé pour l’oratoire de la co-cathédrale Saint-Jean de La Valette. Fait rare, la signature du peintre est tracée dans le sang même du saint décapité. Libellée « Fra’ Michel Angelo », elle rappelle l’admission récente du peintre parmi les novices des chevaliers de l’ordre de Saint-Jean.
Un voyage culturel avec Arts et Vie vous fera ainsi découvrir la ville de La Valette classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Grands vainqueurs du siège de Malte de 1565, les chevaliers de Saint-Jean, aidés par les ingénieurs militaires européens les plus fameux du XVIe siècle, conçurent cette ville nouvelle comme une cité idéale de la Renaissance, dotée d’un plan harmonieux et hippodamien inséré dans une enceinte bastionnée faite pour résister aux envahisseurs. Serré et dense, le tissu urbain de La Valette abrite trois-cent-vingt monuments exceptionnellement préservés. À la co-cathédrale Saint-Jean, le visiteur marche sur un sol pavé de marbre entièrement formé des cénotaphes des quatre cents chevaliers de l’ordre de Saint-Jean. Au palais du Grand-Maître, à l’Auberge de Castille et de Leon, à l’Infirmerie de l’Ordre, au Gesù ou à l’église Notre-Dame-de-la-Victoire se révèlent tous les aspects des fonctions civiles, religieuses et militaires que les chevaliers hospitaliers attribuèrent à la ville. L’Auberge d’Italie, quant à elle, accueille, le nouveau musée des Beaux-Arts rebaptisé MUŻA. Construit en 1731 à l’initiative du Grand Maître Manoel de Vilhena, le théâtre Manoel, chef-d’œuvre de l’art baroque, offre une riche programmation musicale.
Un voyage culturel vous mènera aussi à la Casa de la Rocca Piccola, hôtel particulier du XVIe siècle qui porte le nom de son premier propriétaire, Don Pietro de La Rocca, amiral de l’ordre de Saint-Jean. Vous y admirerez, in situ, un superbe ensemble de peintures et de mobilier, ainsi qu’une exceptionnelle collection de costumes anciens allant du XVIIIe au XXe siècle. Du haut des bastions Saint-Pierre et Saint-Paul, les jardins d’Upper Barraka offrent une vue panoramique qui invite à une croisière dans le Grand Port des Trois Cités. Malte fut occupée par les Ottomans. De l’occupation ottomane datent les villes de Mdina et de Rabat. Reprise par les chevaliers hospitaliers, puis en partie détruite par un tremblement de terre, Mdina fut reconstruite par l’architecte maltais Lorenzo Gafà. Parmi ses nombreuses constructions, dont de remarquables portes d’enceinte, on trouve la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul. Là, oculi, dômes et coupoles où abondent les trajectoires obliques et les mouvements en spirales des peintures en trompe-l’œil créent une fuite en perspective vers le ciel qui s’ouvre sur l’infini.
Malte est également connue pour la richesse de son passé archéologique. Un voyage culturel vous fera découvrir les temples mégalithiques de Ġgantija, Ħaġar Qim, Mnajdra, Skorba, Ta’ Ħaġrat et Tarxien classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Ces constructions préhistoriques monumentales édifiées durant le IVe et le IIIe millénaire avant notre ère se distinguent par la diversité de leur plan, de leur articulation et de leur décoration. Les éléments décorés consistent en panneaux ornés de trous percés et en bas-reliefs représentant des motifs de spirales, de végétaux ou d’animaux. Tous témoignent d’un très haut niveau de savoir-faire.
